Prendre de l’âge invite au bilan. Je regarde ma bibliothèque : le constat est sans appel. Comment se résigner à quitter certains livres à trois étoiles quand, après un long service en commun et tant d’affinités, et tant de bavardages, ils sont devenus des amis pour s’intégrer à notre mémoire.Non, pas un roman. Seulement sept nouvelles qui récitent une ballade des souvenirs guidée par sept compagnons de bonheur. Il fallait pouvoir arracher à la meute des années fugaces ces heures de sympathies réciproques, de complicités communes et de connivences imaginaires. Le livre est un lien social.Rimbaud, Flaubert, Gide, Céline, Mauriac, Camus, Modiano nous ramènent à nous-mêmes quand pointe le terme de l’aventure. Le moment est venu pour ces auteurs et pour moi de préparer la pâte du temps des aveux et des confidences. En poursuivant encore ces échanges, il se dessine aussi, à mon insu, peut-être, une ébauche d’autoportrait, probable, rêvé ou incertain. Je laisse au lecteur le soin d’en dessiner quelques traits.
