En yoruba, en zoulou, en swahili, en wolof, en poulâr : les littératuress’écrivent en langues africaines, souvent à l’insu des langueseuropéennes comme le français ou l’anglais. Célébrées par Ngugiwa Thiong’o comme chaînon principal de la « décolonisation del’esprit », ces littératures sont néanmoins peu étudiées et parfoispeu disponibles. Reprenant une vaste histoire de ces textes depuisla période coloniale jusqu’à leurs circulations contemporaines sur lesréseaux sociaux, Xavier Garnier propose de les lire à l’aune del’écolinguistique.Parfois au coeur même des institutions coloniales, les littératures enlangues africaines ont inventé des « milieux » littéraires qu’il seraitgrand temps aujourd’hui de redécouvrir. Émergent alors des galeriesde figures comme D. O. Fagunwa, Boubacar Boris Diop, ShaabanRobert qui racontent « au ras du sol » des expériences littéraires enécho avec le monde.