Il y a des théâtres qui ferment.Pas seulement un soir après le spectacle pour que tout le monde puisse se reposer. Ils ferment pour toujours. Parce qu’un peu trop vieux, parce que plus à la mode. Parfois même parce qu’ils n’ont plus de spectateurs.On dit souvent, lorsque les théâtres dorment qu’on peut entendre encore, en écho, les bravos, les applaudissements. Comme des bruits fantômes. Un violon qui s’accorde. Les pas des artistes qui ont le trac dans les coulisses.Mais ce qui se réveille le plus, quand un théâtre dort. Ce sont les anges.Les angelots gravés dans le marbre, ceux qui sont peints sur les fresques et qui ornent les décorations de toute la salle. On les appelle les Angelots, mais ils ont plein d’autres noms : les Puttini, les Chérubins, les Cupidon… Eh bien, lorsqu’un théâtre est fermé, ce sont eux qui s’emparent du lieu. Cet endroit devient le leur. Ils ont toujours été chez eux mais maintenant que plus un artiste, plus un spectateur n’entre dans ces lieux, les angelots se le sont approprié…
