« Si l’e´cole recule, ce n’est pas la responsabilite´ des maths modernes, des me´thodes globales, du colle`ge unique, c’est parce que socialement notre pays recule, car nous ne nous battons plus suffisamment pour maintenir ce qui paraissait e^tre des acquis sociaux inébranlables. L’e´cole ne fait que suivre l’abandon de la me´decine scolaire, de la formation des enseignants, l’explosion de la pre´carite´ des familles et le de´sinte´re^t pour la “politique”. On ne saurait faire l’e´cole sans se soucier de la socie´te´ qui nous entoure, sans trouver des chaussures au petit Syrien qui arrive, sans chercher des solutions de relogement pour les enfants du bidonville rom, sans s’interroger sur ce qui nous pousse a` avoir besoin d’aller dans des magasins le dimanche alors que tout le monde se doute que les enfants des caissie`res sont a` l’abandon pendant ce temps. »Véronique Decker vit et travaille à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Institutrice puis directrice d’école depuis plus de trente ans, elle revendique la puissance éducative, créatrice et émancipatrice de l’école publique. Un message fort, combatif, plein d’humanité et d’empathie. Elle est l’autrice de Trop classe ! (Libertalia, 2016) et L’École du peuple (Libertalia, 2017).