Alors que le monde file à mille à l’heure, au gré des soubresauts géopolitiques, que sont devenus les cinémas chinois, hongkongais et taiwanais depuis 2019, date de la première parution de ce Dictionnaire ? Actualisée et enrichie, cette réédition prend acte de la résistance de ceux qui continuent à scruter les mutations, les marges ou les chimères vendues par la « nouvelle Chine ». De Jia Zhangke à Wang Bing en passant par Pema Tseden, chef de file trop tôt disparu du cinéma tibétain. De jeunes auteurs se sont affirmés et ont redessiné les paysages d’un pays en roue libre. Leurs styles cafardeux (le regretté Hu Bo), onirique (Bi Gan) ou contemplatif (Gu Xiaogang) exhibent des personnages errant dans l’espace et le temps, qui tentent envers et contre tout de maintenir leur part d’humanité. Du côté des genres, Soi Cheang s’échine à sonder les âmes et les bas-fonds de Hong Kong, entre violence macabre et imagerie crépusculaire. Pendant ce temps, les « anciens modernes » – Tsui Hark, Chen Kaige – se sont enrôlés dans des coproductions à gros budget, livrant des films de guerre ou d’arts martiaux qui oeuvrent au grand roman national. De quoi nourrir des analyses inédites, entre l’essor pharaonique du blockbuster chinois et le déclin de la subversion hongkongaise post-Rétrocession...
