Sur la terre de Bretagne la poésie accompagne les jours. Carmen Pennarun en saisit le souffle qu’il soit chargé d’humus ou de cristaux de granit. Elle pense haïkus en marchant et laisse l’eau des sources vivifier ses mots. Elle les confie ensuite au flux de nombreuses marées montantes et si le bois flotté de ses poèmes peut chanter sur d’autres terres elle les rassemble en recueil. Ainsi mûrit et chemine la poésie.Le tao de l’arbreLe vent d’Ouest secoue son corps d’hiverla pluie ne cesse — les gouttes glissentle long de ses branches, encensent la terre.Son panache à venir replié dans l’alcôvede ses bourgeons, l’arbre offre ses ramures en prière.Mudras tendus vers le ciel, doigts papillonsentre lesquels insiste le souffle — s’infiltre —jusqu’à ce que la coupe gonflée d’air frémisseen mille points, puis retombe dans l’instant calmeUne sculpture d’énergie s’ancre autour du bois.