La Loire de l'espérance

La Loire de l’espéranceMorin d’Ingrandes.- Va falloir rattraper le retard ! glissa Édouard entre les dents.- J’avais compris, reprit Amédée, un sourire narquois au coin des lèvres.Édouard Morin, voiturier par eau et son équipage, descendaient la Loire d’Orléans vers l’estuaire à bord des chalands d’Anatole Lefèvre. Ils approchaient des Ponts-de-Cé. Initialement, Édouard avait prévu rallier les Ponts-de-Cé la veille. Retardé à Gennes par un train de bois flottant descendant à Nantes, dont le radeau mère dévié par des arbres dérivants avait heurté un couple d’embarcations, Morin et ses mariniers avaient dû se résoudre à passer la nuit au mouillage, en amont de la Maison Brûlée.Les cours d’eau ont, depuis des millénaires, constitué un moyen de communication vital pour les populations. Les grandes villes se sont développées à proximité des voies navigables. La Loire et ses affluents drainent environ vingt pour cent du territoire français. Avec ses 1006 kilomètres, ce fleuve est le plus long de l’hexagone.D’Ingrandes à Orléans, de Blois à Tours puis Nantes en franchissant les ponts de Saumur et Ancenis, voici une grande épopée humaniste dans laquelle, avec le talent qu’on lui connait, l’écrivain Marcel Grelet nous raconte la vie des bateliers et en particulier celle de Morin d’Ingrandes qui se bat pour nourrir ses enfants et par amour pour son épouse Amélie.