Féminisme, État punitif et figure de la victime
Dans cet essai incisif, Elsa Deck-Marsault retrace la généalogie d’un féminisme toujours plus punitif et carcéral. L’autrice de "Faire justice" montre comment la politisation radicale des années 1960 a été reformulée en un discours sur la protection des femmes – un discours ancré dans la victimisation et, en fin de compte, adressé à un État répressif.Depuis #MeToo, l’«?éveil?» des consciences tant célébré a également masqué une individualisation et une dépolitisation croissantes de la violence. S’appuyant sur son expérience de la justice transformatrice, Elsa Deck-Marsault propose une autre voie?: celle qui conçoit la violence et la réparation comme des processus collectifs, résistant à la domestication sécuritaire et victimaire de la lutte féministe."La violence en spectacle" appelle à une réappropriation douloureuse mais vitale de l’ambivalence et du conflit – matières premières de toute relation, qu’elle soit intime ou collective.