Dans La nuit du nécrophile, Xavier Yvanoff explore l’une des zones les plus inavouées de l’imaginaire humain : l’attirance pour les morts. Loin d’un ouvrage sensationnaliste, le livre se présente comme une enquête érudite, nourrie de mythologie, d’histoire, de psychanalyse et de littérature. L’auteur remonte aux premières occurrences antiques, aux croyances qui associaient cadavres, impureté et danger, puis examine comment les civilisations ont tenté d’expliquer, condamner ou exorciser la nécrophilie. Le cœur du livre repose sur un panorama historique et littéraire d’une ampleur rare : récits antiques, chroniques médiévales, pratiques de morgues, procès célèbres, textes oubliés, contes, légendes, témoignages judiciaires, jusqu’aux représentations modernes dans la fiction. Yvanoff fait dialoguer auteurs classiques (Diderot, Baudelaire, Sade, Poe), traditions populaires et cas criminels, tout en mobilisant les apports des psychiatres et psychanalystes qui ont tenté de classifier les différentes formes de cette paraphilie. L’ouvrage aborde aussi la dimension symbolique : désir d’un corps qui ne résiste pas, mélange de fascination et de répulsion, liens entre érotisme, mort, pouvoir et transgression. Ce livre dense, documenté et unique en son genre permet au lecteur de comprendre la persistance d’un fantasme qui traverse les époques et les cultures. Une somme de référence pour quiconque s’intéresse aux marges de la sexualité, à l’histoire culturelle du macabre ou aux profondeurs de la psyché humaine.
