Gustave Flaubert et Jules Barbey d’Aurevilly ne furent jamais, enlittérature, des compagnons de route. Flaubert allait même jusqu’àconsidérer Barbey comme l’un de ses pires ennemis. Cependant, n’endéplaise à l’ermite de Croisset, les articles substantiels que Barbey aconsacrés à Madame Bovary, à L’Éducation sentimentale, à La Tentation desaint Antoine et à Bouvard et Pécuchet méritent encore, aujourd’hui, d’êtrerelus. Non seulement ces textes critiques se distinguent, pour ce quiconcerne l’analyse de l’oeuvre de Flaubert, par leur acuité et leurdiscernement, mais ils renferment en outre des commentaires aussisagaces que pertinents sur l’évolution de la littérature française auXIXe siècle et sur l’entrée du roman dans l’ère de la modernité esthétique.