Publié en 1891,La Sanglante Ironie de Rachildemet en scène un meurtrier emprisonnéqui raconte sa vie, tout en valorisant lamort comme une fin esthétique et morale en soi. Mélangeantet déjouant les règles de genre et d’école, cet ouvrage est à lafois Bildungsroman, roman décadent, roman psychologique et roman criminel.À travers son histoire, Rachilde – surnommée la « Reine des Décadents» à l’époque – dépeint la folie, l’innocence perdue et la sexualité morbide.En même temps, elle satirise la société périgourdine de sa propre enfanceet l’attrait mythique de Paris comme centre de culture et commemilieu pour « arriver ». Cet aspect satirique, plus subtil que le reste,démontre la propension pour l’ironie et l’auto-analyse chez les romanciersde l’avant-garde à la fin du dix-neuvième siècle. Ilajoute une rondelle de citron – le piquant acerbe –à ce cocktail de liqueurs fortes qu’est unroman de Rachilde.