"Le PERE ETERNEL maria lui-même Adam et Eve. la cérémonie fut belle et simple, et sans témoins : on n'en trouva pas, et pour cause. Dieu établit lui-même le contrat de mariage. Le premier acte notarial est donc d'essence divine. Il fit, d'ailleurs, divinement les choses, en fournissant lui-même la dot. Les pauvres petits n'avaient ni père ni mère pour la constituer, mais Dieu prit son rôle de Père très au sérieux et y suppléa. Il déposa dans la corbeille de noces tout simplement le Paradis Terrestre, qu'il venait juste de terminer. Il mit cependant dans le contrat de mariage une petite clause dite "résolutoire". Adam et Eve, tout à leur joie de jeunes fiancés, n'écoutèrent le Bon Dieu que d'une oreille distraite, comme ont continué à le faire jusqu'à nos jours tous les tourtereaux..." Ainsi débute ce livre, ce qui donne le ton. Notaire à Tinténiac et à Saumur de 1938 à 1972, l'auteur, par ce manuscrit illustré de sa plume en 1974, porte son regard irrespectueux et comique sur l'évolution de cette fonction à travers les âges. Il brosse du notariat une vaste et drolatique fresque, qui s'ouvre dans le Jardin d'Eden pour s'achever, après un parcours temporel mené tambour battant, par sa vision du métier tel qu'il pourrait être un siècle plus tard, en 2074.
