Il y a, sous la peau du langage, une alcôve invisible où le temps suspend sa course et où les mots naissent comme des fleurs, fragiles et flamboyants, pour accueillir les nuits trop longues, les cris muets et les larmes qu'on croyait séchées.Sous cette voûte de silence, les sépales se font écrin : humbles gardiennes du vivant, elles protègent la promesse du bourgeon qui conserve la sève de l'intime, prête à nourrir chaque pétale d'espérance obstinée.Dans ce jardin intérieur, la poésie devient la pluie qui lave les blessures anciennes, le vent qui fait danser les souvenirs, et la lumière qui révèle la beauté têtue des recommencements. Comètes d'enfance, éclipses d'amour, nébuleuses de chagrin : chaque vers s'immisce dans les interstices du coeur, tisse des constellations d'émotions et rappelle que, dans la moindre larme, dort peut-être une étoile.