Lorsqu’il reçoit, en septembre 1939, son ordre de mobilisation,Jean Spolidor ne sait pas qu’il va vivre l’aventure la plus périlleusede son existence. Son père, Joseph, était déjà revenu blessé de laGrande Guerre, et voilà que lui, le fils, était envoyé à son tour sur leschamps de bataille ! Aventure périlleuse, non pas du fait de la guerreelle-même dont il ignorait qu’elle se terminerait provisoirement parl’armistice, signé en 1940, mais par ce qui allait suivre…Fait prisonnier par l’armée allemande le 22 juin 1940 près deMirecourt, dans les Vosges, avec tout son régiment de tirailleurssénégalais, il va, de semaine en semaine, de mois en mois, êtretransféré de camp en camp, de stalag en stalag, toujours plus à l’est,jusqu’à atteindre les environs de Cracovie, ancienne capitale de laPologne.Et durant toutes ces heures, tous ces jours, tousces mois de détention, une pensée obsessionnelle nele quitte pas : s’évader ! Minutieusement réfléchie,préparée, mise au point malgré tous les aléas quel’on peut imaginer, cette évasion prend forme. JeanSpolidor et son compagnon de route Robert Castéran se lancent surles routes enneigées de l’Europe en guerre…