Patricia Delahaie explore la " banlieue du crime " et livre une réinterprétation intime, puissante et sensible de l'affaire Ranucci vue par le prisme d'une relation mère-fils. Marseille, 1974 Loïc Peyrat le sait : un ogre habite ses pensées. Sexuellement attiré par les enfants, le jeune homme de vingt pense avoir trouvé une méthode pour contrôler ses pulsions. Mais ce lundi de Pentecôte, la machine se grippe. Une petite fille passe dans son champ de vision. Huit ans, robe blanche au motif cerises. Loïc risque la peine de mort. Louise Malterre n'en croit pas un mot : son fils, son doux, son tendre garçon qu'elle a élevé seul, auquel elle a tout donné, n'est pas ce monstre que l'on dit. Cette incarcération est une erreur qu'elle compte bien prouvée. Poussée par un fait-diversier qui veut faire d'elle une martyre, Louise convainc son fils de revenir sur sa déposition pour clamer son innocence. Se pourrait-il que Loïc soit le jouet d'un terrible concours de circonstances, comme le jure Louise ? Coupable de l'enlèvement, peut-être, mais innocent du meurtre ? L'amnésie dont il se prétend victime est-elle réelle ? Pour l'avocate de la défense, cette théorie est un suicide. Mais mère et fils ne semblent pas comprendre le danger de leur stratégie, ni voir se profiler la lame de l'échafaud qui pèse pourtant pleinement sur le procès. Car ce n'est pas la recherche de la vérité qui se joue ici. C'est le regard fou d'une mère sur son fils. Une Médée qui aurait enfanté un ogre et voudrait à tout prix le sauver...