« Ah, combien est misérable l'homme qui change sa volontépour une femme, ou jamais par elle jouit ou souffre,et qui pour elle se dépouille de sa liberté,ou croit à ses apparences, à ses paroles !Car elle est plus légère, toujours, que feuille au vent,et mille fois le jour veut et ne veut plus :elle suit qui la fuit, qui la veut elle esquive,et elle va et vient comme l'onde à la rive.Une jeune femme ressemble vraiment,sous une belle mer, à un roc acéré,ou bien parmi les fleurs à un tout jeune serpentà peine sorti de son ancienne peau.Ah combien, entre les plus malheureux, est dolentqui peut souffrir d’une femme le fier orgueil !Car plus elle a le visage de beauté plein,plus de ruses elle cache dans son traître sein. »Francesco Bausi est professeur de littérature italienne médiévale à l’Université de Calabre. Spécialiste de littérature humaniste, il a déjà publié les Silvae (Florence, 1997) et Due poemetti (Rome, 2003).Émilie Séris est maître de conférences en latin à l’Université de Paris IV-Sorbonne. Spécialiste de poétique latine de la Renaissance, elle a publié une analyse de l’ensemble de la poésie d’Ange Politien (Genève, 2002).