Sur Jean-Yves Lacoste
Que nous soyons nativement au monde relève d’une évidence. Que nous éprouvions cette présence sur le mode du désarroi est une possibilité. Que nous en venions à habiter le monde en est une autre. Mais ces possibilités restent encloses dans l’horizon d’une expérience qui a pour dernier mot la mort. Or la théologie est porteuse d’une promesse plus haute, une promesse proprement inouïe qui nous fait espérer de vivre en marge de notre expérience première, non plus seulement dans le monde mais devant Dieu.C’est cette promesse, nous dit Jérôme de Gramont, que l’immense penseur qu’est Jean-Yves Lacoste interroge depuis près de quarante ans avec les ressources tant de la philosophie que de la théologie. Aux livres de philosophie qu’il publie s’ajoute notamment la direction d’un précieux Dictionnaire critique de théologie. Aussi peut-il tenir ensemble un ancrage résolument phénoménologique (la description de notre facticité) et une intention clairement théologique (pour dire notre rencontre avec Dieu). Et ainsi déplier le « et » de philosophie et théologie comme un chemin de pensée.Un ouvrage de référence.Professeur à la faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris, doyen honoraire de la faculté, Jérôme de Gramont a publié une douzaine d’ouvrages de phénoménologie entendue lato sensu, portant principalement sur la question du commencement ou en dialogue avec la théologie et la littérature. Il a déjà publié aux Éditions du Cerf, en 2023, Stanislas Breton. Un portrait philosophico-théologique.