Petite légende dorée
Lydie Dattas relit la vie de son ami Jean Genet à la lumière des deux grandes admirations secrètes du poète : Jésus, dont les paroles révolutionnaires l'éblouirent - "Je viendrai comme un voleur", "Les prostituées entreront avant vous dans le royaume des Cieux" - ; et les Malâmatî, ces "Hommes du Blâme" du IX? siècle iranien, soufis dont la doctrine réalisait l'ambition de Genet, passer pour unmécréant en agissant secrètement comme un saint. Née en 1949 à Paris d'un père organiste à Notre-Dame et d'une mère actrice, Lydie Dattas partage durant quinze ans la vie du jeune dompteur et acrobate Alexandre Bouglione. Elle vit avec lui à Pigalle, dans l'immeuble "Bouglione" qui appartenait à la famille, construit à l'emplacement de l'ancien cirque Médrano. En 1977, Jean Genet s'y installe à son tour et y demeure sept années. Une chance : Lydie Dattas a pour le poète une immense admiration. "Vous étiez devant moi comme devant une petite statue en plâtre", lui dira-t-il.